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Le mystère de mon paternel (partie 30)
Le reste de la visite se poursuit. Attenant aux jardins, les anciens propriétaires du château ont fait construire un temple à l’image du temple d’Eole d’Athènes qui leur servait de salle de banquet. Moment de plaisir intense, un long baiser échangé sur un banc du jardin à l’Italienne, sous une tonnelle de Lys roses. J’ai même eu le plaisir de découvrir la rondeur et la fermeté d’un sein qui réagit sous les caresses de ma main droite. Moment d’extase, moment que j’aurais aimé sans fin. Nous finissons par reprendre la route. Nous descendons jusqu’à Portaferry, petit port de pêche fort charmant, aux nombreuses maisons victoriennes aux volets colorés. L’une des plus belles vues de cette région : Portaferry est à la pointe intérieure de la presqu’île et de là part un bac qui traverse le passage de mer menant au Lough. De l’autre côté, à quelques centaines de mètres, la petite ville de Strangford. Un vrai régal pour les yeux.
Nous continuons notre visite en remontant la côte est, suivant la découpe et les criques nombreuses, toujours accompagné, à quelques dizaines de mètres en arrière, par nos policiers. En fait, cette partie de l’Ullster regorge de « plus vieux ». Ainsi nous avons vu le plus vieux moulin d’Irlande à Ballycopeland, la plus vieille abbaye de style Gothique à Greyabbey, mangé dans le plus vieux pub d’Irlande (encore un) à Donaghadee… D’ailleurs, à Donaghadee, nous avons eu le plaisir d’avoir un point de vue fabuleux sur le large, apercevant même l’Ile de Mann et l’Ecosse, pourtant à plusieurs kilomètres de là. Nous repassons Bangor, pas pour manger puisque finalement la faim ne nous a pas laissé y arrivé. Puis, nous rentrons tranquillement sur Belfast, fatigués de cette journée de visite mais repus, les yeux pleins d’images, de souvenirs et mon cœur battant à tout rompre, comme s’il voulait sortir de ma poitrine, pour Moyra. Nous ne passons pas la soirée ensemble à mon grand regret car Aileen a laissé comme message à l’hôtel, de rentrer au plus tôt.
Henri et moi nous lui disons donc bonne nuit et alors que le taxi l’attend, je l’embrasse et notre baiser dure longuement. Elle me sourie et me fait un signe de la main alors que la voiture l’emmène vers chez elle. Henri m’attend dans le hall de l’hôtel, le sourire aux lèvres. Nous allons dîner, reparlons de notre belle journée et de nos visites. Puis, Henri me dit :
« Au fait, vis-à-vis de Moyra… Tu as pensé à la suite ? Parce que là, je te sens t’emballer un peu… Mais je te rappelle que nous sommes ici pour rencontrer ton père, et qu’il faudra bien que nous rentrions. Je suis désolé de te casser ton rêve et ton idylle avec la petite, mais il faut que tu t’y prépares mon grand. Tu ne peux malheureusement rester ici. Rien n’empêche de rester en contact, mais les relations à distances ne sont pas les plus faciles à vivre. Songes y. »
Je sais qu’il a raison, mais ces quelques mots ont un effet un peu comparable à celui d’un piano me tombant dessus d’une hauteur d’une trentaine d’étages. Lorsque nous nous séparons, pour rejoindre nos chambres respectives, c’est la tête bien revenue sur les épaules et pleine de pensées sombres que je franchis la porte. La journée du lendemain risque fortement d’être dure et je ne sais pas du tout à quoi m’attendre. Je vais enfin, après tout ce temps, rencontrer mon père. Mais par la suite, il faudra bien que je rentre en France comme Henri me l’a fait remarquer si justement. Une vague de tristesse déferle en moi à l’idée de quitter la douceur de cet ange roux que j’ai trouvé ici. Je ferme ma porte à clef et me retourne vers mon lit, espérant trouver assez rapidement le sommeil.
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