le mystère de mon paternel (partie 21)
Nous sommes donc emmenés, répartis dans trois fourgons du DCU West Belfast, surveillés de près par des policiers en arme, les menottes aux poignets et rattachées au fourgon. Dans ma tête, c’est la tempête. Je vais finir en taule pour être le fils d’un terroriste. Mais je suis trop jeune pour aller en prison, et puis je n’ai rien fait, je ne voulais que trouver mon père, le rencontrer. Ce n’est pas criminel ça. Et j’ai entrainé Henri. Et ma mère qui est restée en France, comment elle va faire ? Elle va m’engueuler, c’est sûr. Et mon père, quelqu’un va le prévenir ? Il doit savoir que je suis là, savoir que je le cherche. Que va-t-il faire ? Est-ce qu’il en a seulement quelque chose à faire de moi ? Et comment vais-je me sortir de là ? Comment la suite va se passer ? Bref, je n’arrête pas, je cogite. Je ne sais pas ce que je vais pouvoir dire, ce qu’il va se passer. Je dois dire que je n’en mène pas large, j’ai peur et j’angoisse. Mais bon, je n’ai rien à me reprocher alors je me raccroche à cette pensée.
Nous restons dans la ville, la « balade » ne dure pas longtemps. Nous sommes sortis sans ménagement et conduits dans différentes salles. Je me retrouve assis sur une chaise, les mains posés sur une table et deux policiers devant moi. Bon, c’est super impressionnant. Ils n’ont pas l’air commode. L’un d’eux a une certaine corpulence, blond, avec des yeux bleus clairs. L’autre est fin, un visage aux traits taillés à la serpe, brun, les yeux noirs et une moustache fine tombante sur les cotés de la bouche. Un peu plus loin, un troisième que je ne distingue pas est devant un écran de PC.
« Nom, prénom, date de naissance, profession »
C’est direct, froid. « Jack O’Connell, 16 décembre 1976, étudiant »
« Pas Irlandais ? »
« Non, Français »
« Français ? Mais d’origine Irlandaise avec un nom pareil. »
« Oui. Mon père est Irlandais. »
« Et tu es venu voir ta famille ? »
« C’est ça. »
« Que faisais tu au Club ? Tu sais que c’est un Club de soutien à l’IRA ? »
« Non je ne le savais pas. Je discutais juste avec des gens rencontrés plus tôt et avec mon beau père qui m’accompagne. » (je sais, c’est pas bien de mentir, mais je me voyais mal leur dire que je recherchais mon père Liam O’Connell, oui, celui là, vous savez, celui qui fait sauter régulièrement des bombes)
« C’est ça, ne nous raconte pas des cracks. Tu étais dans la partie réservée du Club, la partie membre, en compagnie de quatre membres ou anciens membres de l’IRA et tu veux nous faire croire que tu ne le savais pas ? »
Bon, c’était mal barré. Forcément, ce n’était pas dans mes habitudes d’inventer comme ça de but en blanc des bobards pour les flics. Comme si je passais régulièrement des interrogatoires de la police. Et bien sûr que fait on dans ces cas là ? deux solutions, soit on s’entête, soit on déballe la vérité.