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jack-o-lantern
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16 février 2007

Le mystère de mon paternel (partie 6)

Nous montons nos affaires dans nos chambres respectives. Les chambres sont assez grandes mais spartiates. Il pleut toujours mais le ciel a décidé de calmer un peu ses ardeurs. Depuis la fenêtre de ma chambre, je vois les dômes verts du City Hall qui se découpent sur le ciel gris. Une fois mes affaires posées, je m’assois sur le lit. Ca y est, j’y suis. Je suis au point de départ de mes recherches. Je sens comme une énergie sourde qui s’éveille dans tout mon corps, besoin d’agir maintenant que je suis là. Je suis resté trop longtemps dans l’ignorance, trop longtemps dans l’attente. Maintenant, je vais pouvoir bouger et aller à la pêche aux renseignements. Je respire fort, comme si je voulais que les odeurs me donnent des informations. J’ai vraiment envie, non, besoin de bouger, d’avoir des réponses, et en même temps, j’appréhende ces réponses.

Et si je n’arrivais à rien, si je ne trouvais plus aucune trace, plus rien. J’aurais fait tout cela pour rien. Si jamais la loi du silence était trop forte, si, blessés dans leur chair ainsi que dans leur intégrité morale, les habitants de cette ville ne veulent pas me parler ? Après tout, qui suis-je pour eux ? Un étranger qui ne sait rien de ce qu’il s’est passé ou même de ce qu’il se passe encore, quelqu’un qui ne sait que ce que les livres et les journaux de France ont dit. Je ne sais même pas si les journaux ici en disaient davantage. Je ne sais… rien. Cette vérité me saute aux yeux. Je suis parti sur un coup de tête, sur un caprice de gosse. Je ne sais rien de cette vie qu’ils ont mené ici, rien de ces combats profondément inscrit dans leur être. Tout ce que je sais c’est que mon père est passé ici et qu’il a une tante qui habite encore ici. Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien comme disait Gabin. La force de cette vérité m’assomme presque sur le coup. Je partais tel un chevalier, ivre d’envie, de découverte, de reconnaissance, mais s’il le faut, je cours après un fantôme. S’il le faut, le Graal que je cherche restera dans l’ombre entouré de ses mystères. Je me retrouve presque anéanti par mes doutes à cet instant. Immobile, assis, comme un zombie. Alors je me lève, et au moment où mes muscles fonctionnent à nouveau, une nouvelle résolution vient s’emparer de mon âme, grandit en moi et me réconforte. Pour l’instant, je ne sais rien. Ce pour l’instant est mon rocher sur lequel je m’accroche pour ne pas abandonner. Et puis au moins, j’aurais essayé. Alors que si j’étais resté en France, j’aurais eu des remords, des regrets. Là, je suis ici. Je peux faire quelque chose. Lorsque je me penche sur le lavabo pour me passer de l’eau sur le visage, le miroir me renvoi l’image de ma nouvelle détermination. Je regarde ma montre. Cela fait plus d’une demi-heure que je suis dans ma chambre. Henri doit m’attendre. Je sors de ma chambre et lorsque je tourne la clef dans la serrure, je suis de nouveau Jack O’Connell, demi Irlandais par son père, à la recherche de celui-ci.

Je rejoins Henri dans l’entrée de l’hôtel et nous partons pour aller faire un tour dans la ville. Nous avons décidé de ne pas commencer nos recherches aujourd’hui mais de profiter du reste de la journée afin de visiter un peu et de nous immerger dans la ville et son ambiance. En sortant de l’hôtel, nous passons devant un pub, le Robinson’s qui sera notre point de chute pour ce soir. Nous passons devant le Grand Opera House et remontons vers le nord. A notre droite, le City Hall a des allures de sentinelle. Heureusement qu’Henri a pris un parapluie car nous serions trempés sinon. Nous longeons ensuite le College Square. Lorsqu’Henri me demande où je veux aller, je suis irrémédiablement attiré par le quartier républicain et naturellement, je prends vers la gauche.

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Commentaires
J
@ gang chavez: oui, très bonne année. Et bien je continue. <br /> @ Nannouch: Oui, prends un plan parce qu'aujourd'hui c'est une petite visite de la ville.
N
J'avais voulu laisser un petit mot lors de "l'excuse" mais ça ramait ferme ici... et depuis pas trop le temps alors j'ai enfilé les épisodes 5 et 6.<br /> <br /> Va falloir que je cherche un plan de la ville, j'suis un peu paumée là. Déjà je suis nulle en hostoire et géographie à la base, mais quand il faut rentrer dans les détails, aïe, aïe, aïe !<br /> <br /> Mais je vais pas me laisser semer hein, ça commence justeement à être intéressant !
G
1977 c'est une super année ... les fans de punk vous le dirons !!<br /> Sinon Jack je dois dire que plus je te lis et plus j'ai envie de continuer ^^
J
@ Jade : C'est vrai. En même temps...<br /> <br /> @ Miss Eponyme: Merci. (rougis) j'espère continuer à faire en sorte que l'écriture te plaise toujours autant.
M
Sur les traces de... Récit d'un épopée personnelle au pays de Daniel O'Connell, de Michael Collins et de la Saint Patrick... D'un bond, je me suis remémorée un film "ennemis rapprochés", il me semble... J'ai un petit faible pour l'Irlande, courageuse patrie que voilà. Ses terres, ses hommes, son combat et sa soif de liberté. J'ai tout lu d'un coup à vrai dire et j'ai hâte d'en savoir davantage... Bravo pour le style, il est aussi présent, vivace et enlevé que la mémoire de l'auteur...
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